samedi 31 octobre 2009

AH1N1,crise économique,squalène et transparence.

Grippe H1N1 : les fabricants refusent de dire les prix des vaccins

(AFP) – Il y a 10 heures

PARIS — Les contrats passés entre l'Etat et les fabricants de vaccins contre la grippe H1N1, auxquels l'AFP a eu accès, fournissent quelques détails et confirmations, mais avec des passages caviardés à la demande des fabricants notamment sur le prix payé.

Jeudi le ministère de la santé avait décidé de les rendre publics après que la CADA, ou Commission d'accès aux documents administratifs, saisie par l'hebdomadaire Le Point, eut indiqué qu'ils devaient être transmis à toute personne en faisant la demande.

Ces contrats confirment le nombre de 94 millions de doses de vaccins achetées et annoncées en juillet par le ministère: 50 millions auprès de GlaxoSmithKline, 28 millions auprès de Sanofi-Pasteur, 16 millions auprès de Novartis. 50.000 doses ont été commandées un peu plus tard chez Baxter.

A noter qu'aucun élément n'est fourni sur le contrat signé avec Baxter, qui avait demandé lors de sa signature une clause totale de confidentialité.

Les contrats évoquent aussi les 36 millions de doses supplémentaires pré-réservées, qui pourraient être achetées en cas de besoin.

Les contrats présentent un calendrier "indicatif" de fourniture des vaccins, variable en fonction du rendement de la souche vaccinale.

Depuis, ce calendrier a été précisé devant le Sénat par la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot. Le 29 septembre, elle a indiqué que 5,1 millions de doses seraient livrées au mois d'octobre, 5,4 au mois de novembre, 45,5 au mois de décembre, "soit 56 millions de doses d'ici la fin de l'année".

Le prix par dose, rendu public ce jour-là par la ministre, fait partie des informations confidentielles chez tous les fabricants (et masquées sur les contrats avant remise aux personnes extérieures).

Mais les montants de la vente (hors taxe) sont rappelés dans des "éléments de contexte" fournis par l'Eprus (Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires): 350 millions d'euros pour GSK (soit 7 euros HT la dose), 175 millions pour Sanofi-Pasteur (6,25 euros), 149,4 millions pour Novartis (9,34 euros), 500.000 euros pour Baxter (10 euros).

A noter encore: GSK refuse de divulguer des éléments tels que les informations concernant la pharmacovigilance, c'est-à-dire les effets indésirables.

Par ailleurs, l'Etat s'engage à garantir le fabricant "contre les conséquences de toute réclamation ou action judiciaire qui pourraient être élevées à l'encontre de ce dernier dans le cadre des opérations de vaccination", selon les contrats signés avec Novartis et Sanofi-Pasteur.

Les vaccins sont livrés avec matériel d'injection (Novartis) ou sans (Sanofi-Pasteur), ce qui justifie peut-être la différence de prix. Le contrat signé par Sanofi-Pasteur, qui ne dispose pas encore de l'autorisation de mise sur le marché, prévoit une livraison des vaccins seulement à partir du 30 novembre.

On apprend aussi (dans le contrat avec GSK) que le vaccin doit être stocké entre 2 et 8 degrés et qu'il ne doit pas être exposé à la lumière ni congelé. Sa péremption intervient 18 mois après sa fabrication.

Les contrats sont présentés sous forme d'avenants à des marchés signés en 2005 pour la fourniture de vaccins contre un virus de la grippe aviaire et un éventuel "virus pandémique mutant, réassortant ou recombinant".

Copyright © 2009 AFP.

mercredi 8 juillet 2009

médecin sopalin

DAX. Dans la nuit de dimanche, une Dacquoise a veillé le corps de son mari en attendant un médecin pour établir le certificat de décès

Urgence non vitale

', width: 600}); return false;">« Nous sommes pompiers, pas médecins », s'insurge le major Mucci face à la situation vécue dimanche à Dax. (photo « so »)
« Nous sommes pompiers, pas médecins », s'insurge le major Mucci face à la situation vécue dimanche à Dax. (photo « so »)

Dans la nuit de dimanche à lundi, vers 3 heures du matin, le mari d'Yvonne a rendu son dernier souffle dans les bras de sa femme. Le couple vit à Dax dans le quartier de Saubagnacq. Yvonne, 85 ans, appelle les sapeurs-pompiers qui arrivent et ne peuvent que constater le décès. Mais seul un médecin peut rédiger le certificat. Les pompiers dacquois contactent alors le SAMU, qui leur répond qu'aucun praticien ne peut se déplacer, l'unité mobile se trouvant engagée ailleurs. Consigne est donnée de laisser le corps sur place et d'attendre le lendemain 8 heures que les médecins libéraux reprennent leur garde. Ce qu'Yvonne a fait, un peu décontenancée, mais heureusement bien entourée par sa famille et ses voisins.

Carences

Le scénario a en revanche fortement déplu au major Dominique Mucci, chef adjoint du centre de secours de Dax et vice-président national du syndicat des sapeurs-pompiers professionnels (SNPP). Dès lundi, il adressait un courrier au préfet pour pointer « un dysfonctionnement sérieux dans la permanence des soins [...] cet exemple met en exergue des carences inacceptables pour un service public dû à l'ensemble de la population, qui plus est pour des personnes âgées, demeurant en milieu urbain. Alors quid du milieu rural ? »

En filigrane, la douloureuse question de la réorganisation des secteurs de garde. Il y a deux ans, ils étaient encore 42 dans les Landes, ne sont plus que 34 aujourd'hui, et ne devraient plus être que 16 avec la mise en place de trois équipes SMUR supplémentaires pour les urgences de nuit.

Depuis un an et demi à Mont-de-Marsan et Dax, il n'y a qu'un seul médecin de garde de 20 heures à minuit en semaine, le SAMU prenant le relais jusqu'à 8 heures. Le week-end, deux praticiens volontaires assurent cette garde de midi à 24 heures le samedi, et de 8 heures à minuit le dimanche. Dans les intervalles, pour joindre un médecin, il faut s'adresser au SAMU, ce qui a été fait dimanche. Mais en l'espèce, il n'y avait plus urgence. « La goutte d'eau qui a fait déborder le vase ! » selon le major Mucci.

Enquête administrative

Les médecins dacquois contactés hier reconnaissent que la situation vécue dimanche à Dax est « humainement peu tolérable », mais qu'elle ne remet pas en cause un système qui les soulage de tours de garde individuellement lourds et coûteux pour la collectivité. « C'est dur psychologiquement, mais pas scandaleux, estime le Dr Philippe Duchesne. Un certificat de décès n'est plus une urgence médicale. La sécurité sociale n'est pas inépuisable et il faut réserver l'argent aux personnes que l'on doit soigner. La question est plutôt : comment va-ton faire avec 40 % de généralistes en moins dans les 15 ans ? »

Le coup de gueule du major Mucci a néanmoins déclenché une enquête administrative confiée à la direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS). « Nous sommes bien d'accord qu'il y a eu une anomalie et qu'il faut trouver une solution pour prendre en compte l'humain, même s'il n'y pas urgence, reconnaissait hier la directrice de la DDASS Colette Perrin. Cela fait partie des choses à discuter en septembre avec les syndicats de médecin et les pompiers. »

Yvonne et son mari ont quelque part été dimanche victimesde « l'évolution des mentalités et des pratiques » d'une profession en particulier et de la société en général. Seule certitude : l'époux d'Yvonne sera incinéré cet après-midi à 16 heures à Dax. Et là, pas besoin de médecin.

Auteur : emma saint-genez
e.saint-genez@sudouest.com

Tags : Landes Santé Médecine Actualité

mardi 23 juin 2009

médecins délinquants statistique

Nouvelle forme de justice expéditive,la délinquance statistique.
Voilà comment donner une image de gardien de ses deniers au contribuable français.
L'idée est de témoigner de contrôles accrus des dépenses de santé en ne s'attaquant qu'aux médecins les plus vulnérables car les moins organisés,les médecins généralistes français.
En lançant une campagne médiatique sur les abus en matière de prescription d'arrêts de travail,puis en portant le glaive systématiquement à l'encontre des médecins arrivant simplement en tête des prescripteurs de leur département(il ya toujours une répartition des arrêt de travail sur l'ensemble des médecins) on agite les drapeaux médiatiques de l'efficacité et de la rigueur.Mais tout celà reste basé sur ...du vent.
Comme osent en témoigner certains médecins conseils ou d'anciens responsables de la gestion de l'assurance maladie.
Amener ensuite cette campagne de dénigrement dans un contexte de déficit abyssal de la sécurité sociale (ce qui évite de parler du déficit insolent de l'Etat) et le transfert des reponsabilités du gaspillage de la gestion de l'assurance maladie s'opère comme par miracle sur les épaules des médecins généralistes.
Tout ce qu'on peut souligner ici,c'est la parfaite maîtrise de nos dirigeants de l'art de manipulation des médias d'abord et des électeurs ensuite.

ARRETS DE TRAVAIL : MANIFESTE DES DELINQUANTS STATISTIQUES


« Chaque année, des dizaines de milliers de médecins rédigent des arrêts de travail.
Ils le font dans des conditions difficiles en raison de la manipulation des chiffres d'arrêts injustifiés opérée par les caisses d'assurance maladie, et de l'utilisation politique qui en est faite.
On fait le silence sur ces dizaines de milliers de médecins, ou si l'on en parle, c'est pour les accuser.
Je déclare que je suis l'un d'eux.
Je déclare avoir arrêté des patients dont l'état de santé rendait le maintien au travail impossible ou dangereux pour leur santé. Je déclare que ma pratique m'expose à être attaqué pour délit statistique si je fais partie des médecins qui prescrivent plus d'arrêts de travail que la moyenne.
Nous, médecins signataires, ne voulons plus que le médecin chargé du contrôle décide seul de la pertinence ou non d'un arrêt de travail sur des critères arbitraires. »

Alors qu’est annoncé un déficit grandissant des comptes sociaux essentiellement lié à la dégradation de la situation économique de la France, la caisse Nationale d’Assurance Maladie annonce que plus de 10% des arrêts de travail seraient injustifiés.

Le Ministre du Budget et la Ministre de la Santé de la Jeunesse et des Sports annoncent de concert un renforcement des contrôles de ces arrêts de travail jugés « abusifs », par les médecins contrôleurs des caisses et par des médecins contrôleurs mandatés par les employeurs.

Pourtant

1. Les indemnités journalières ne pèsent guère lourd dans le déficit global,

2. Les chiffres présentés par l’Assurance Maladie sont faux : ils ne correspondent pas au contrôle de l’ensemble des arrêts de travail sur une période donnée, mais à une présélection sur des arrêts de travail ciblés comme problématiques. Plus grave encore, est comptabilisée comme « injustifiée » avec désaccord notifié du médecin-conseil… la prolongation au-delà du contrôle d’un arrêt de travail justifié… sans que cette prolongation ait été demandée par le médecin prescripteur.

3. Une partie des indemnités journalières versées est la conséquence de défaillances administratives et des délais de traitement des dossiers.

4. Alors que dans les autres domaines de la médecine, il existe des recommandations de bonne pratique, rien de scientifique n’est publié sur la « durée recommandée » d’un arrêt de travail pour une situation donnée.

5. C’est donc uniquement l’avis du médecin contrôleur, sans concertation avec le médecin traitant qui détermine la justification d’un arrêt de travail.

6. Il suffit actuellement d’être dans les 25% des plus grands prescripteurs pour subir le harcèlement de la CPAM, sans aucune considération pour la pratique réelle.

Dans ce contexte de mensonge et de manipulation politique des chiffres, des médecins dénoncent leur condition de « délinquant statistique potentiel » au regard des directives musclées de contrôle auxquelles ils peuvent demain tous être soumis, pour avoir simplement fait leur travail. Ils alertent leurs patients et leurs confrères sur la nouvelle gestion assurantielle de la « Sécurité Sociale » et demandent qu’un audit soit effectué sur les chiffres avancés par la CNAM. Dans ces conditions de manipulation politique des chiffres, ils refusent que le médecin chargé du contrôle décide seul de la pertinence ou non d’un arrêt de travail sur des critères arbitraires.

Contacts presse :

Dr Jérémie Caudin : 06 83 01 31 46 JeremieCaudin@aol.com

Dr Christian Lehmann : 01 39 65 34 54 – 06 86 88 30 68 drclehmann@aol.com

http://www.petitionduweb.com/manifeste_des_49_delinquants_statistiques-4218.html

Liste des 49 premiers signataires


Nom Prénom Code postal Commune
CAUDIN Jérémie 62200 Boulogne sur mer
CHARBONNEL Pascal 91490 LES ULIS
LEHMANN Christian 78300 POISSY
LEMOINE Thierry 50680 Cerisy la Forêt
MARLEIN Jacques 02460 LA FERTE MILON
REVEYRON Guillemette 01400 CHATILLON SUR CHALARONNE
LAMY Pascal 56750 DAMGAN
HAMON Jean-paul 92140 CLAMART
GARRIGOU-GRANDCHAMP Marcel 69003 LYON
PERTUET Stéphane 76360 BARENTIN
GELBARD Sophie 91490 ONCY SUR ECOLE
MOLIMARD François 18000 BOURGES
BORNSZTEIN Nicole 91000 EVRY
CORRATGE Pierre 66000 PERPIGNAN
BRONNER Claude 67200 STRABSOURG
MARGARITORA Jean 06200 NICE
SAADA Raoul 91790 BOISSY SOUS SAINT YON
PETIT Olivier 69210 SAIN BEL
MAUBOUSSIN Philippe 27930 NORMANVILLE
DELAMARE Georges 41000 BLOIS
DORMARD Catherine 91940 LES ULIS
DREUX Dominique 91430 IGNY
KERLEAU Michel 22860 PLOURIVO
LIHRMANN Dominique 68040 INGERSHEIM
CHILLI Christian 83111 AMPUS
CLOUET JEAN LOUIS 44840 LES SORINIERES
LE HETET François 35130 LA GUERCHE DE BRETAGNE
MATHIEU Jean-Michel 37360 SEMBLANCAY
GARNIER Sabine 22710 PENVENAN
NEVIANS Pierre 62280 SAINT MARTIN
JUIGNER François 91150 MORIGNY CHAMPIGNY
GE Patrick 53200 AZE
ENRIONNE-THORRAND Jean-Pierre 38000 GRENOBLE
FOESSER Fabien 67380 LINGOLSHEIM
DE SAUSSURE Jean-Bénédict 28110 LUCE
ROBARDET Olivier 57525 TALANGE
ROUILLIER Jacques 35350 SAINT COULOMB
GRANGE Jean-Claude 78200 MANTES LA JOLIE
MAZIERES Jacques 46340 SALVIAC
TARPIN Xavier 69530 BRIGNAIS
RAYNAL Benoît 60610 LA CROIX SAINT OUEN
ORFILA Emmanuel 69150 DECINES
HESS Marcel 92600 ASNIERES SUR SEINE
VERON Philippe 60170 TRACY LE MONT
GARNIER Jean-Pierre 84400 APT
MONDAN Marc 91660 ANGERVILLE
VOGT Patrick 68100 MULHOUSE
MARCIACQ Raymond 76000 ROUEN
CAZALIS Renaud 11300 LIMOUX

samedi 20 juin 2009

Des médecins en Corse...

La permanence des soins……régulièrement la presse se fait l’écho de cet enjeu de santé publique, donnant la parole à ceux qui n’y participent pas, pour vous expliquer pourquoi vous ne trouvez plus de médecin de garde.

Le corps médical a toujours participé bénévolement à cette permanence indispensable et obligatoire. En 2002, tandis que les médecins généralistes travaillent 70 heures par semaine, se pose le problème du repos compensatoire. En effet, après une nuit ou un week-end de garde, les médecins officient immédiatement dans leurs cabinets.

Une convention est donc signée entre la CNAM et les praticiens libéraux. Si le médecin de garde n’a pas de repos compensatoire, en revanche il bénéficie désormais d’une rémunération de 150 euros par astreinte, d’une revalorisation des actes et du volontariat. Il est mobilisable par l’entremise du SAMU. Son nom disparaît du bloc note de votre quotidien. La France est découpée en 2500 secteurs dont 14 pour la Corse du Sud.

Sans être le meilleur, ce système apporta des changements profonds dans la reconnaissance de la pénibilité des gardes, et dans la liberté de choix pour les médecins d’y participer ou non.

Après plusieurs années d’existence et de bon fonctionnement, le pouvoir politique a réalisé que ce qui n’avait jamais rien coûté, avait en réalité un prix. Celui de rémunérer des médecins libéraux dans le cadre d’une mission de service public. Pour réduire l’impact financier de cette prestation, la convention a été modifiée malgré les contestations et le rejet massif du corps médical.

1ere mesure, suppression de la garde de minuit à 8 heures, jugée superflue. Ainsi, 100 euros par nuit et par secteur sont économisés, soit 250 000 euros par jour. Chers patients, comme vous le savez, la maladie ne frappe jamais après minuit. C’est pourquoi il n’est plus permis au médecin de garde de vous prendre en charge, car considéré comme un gouffre financier. En revanche, entre 20 heures et minuit, il est maintenu dans ses fonctions, car jugé rentable, avec son astreinte de 50 euros!

2éme mesure, agrandissement des secteurs, permettant la réduction de leur nombre de 2500 à 2000 (pour la Corse du Sud passage de 14 à 4 secteurs, éventuellement 6 par dérogation !). Résultat, 25 000 euros d’économies supplémentaires par jour.

Au total 100 millions 375 mille euros économisés par an, mais combien de patients délaissés et oubliés volontairement ?

Quelle valeur à donc votre santé pour les députés et sénateurs grassement payés par vos impôts. Eux qui bénéficient de privilèges et n’ont pas hésité à voter une augmentation de 40% de leur propre rémunération, sans oublier les avantages multiples. Les mêmes députés et sénateurs qui viennent de voter une loi pour pénaliser les médecins libéraux qui refuseraient de quitter leur région pour une autre ou nom de la désertification.

La permanence des soins est-elle nécessaire ou pas ?

Si elle ne l’est pas, comme semble le prouver les mesures prises par les gouvernements successifs, supprimons la et cessons de blâmer le corps médical pour son désengagement.

A l’inverse, si elle est indispensable, accordons des moyens financiers aux médecins afin qu’ils se mobilisent autour d’une tache ingrate, éprouvante et souvent dangereuse.

Savez vous qu’un médecin libéral en mission de service public, officie avec son véhicule personnel ou dans son propre cabinet. En cas de problème il n’est couvert par aucune assurance et ne peut pas bénéficier du régime accident du travail.

Quelle autre profession accepte des conditions d’exercice aussi pitoyables ?

Au-delà de ce constat, la réalité est beaucoup plus inquiétante. La désertification médicale ne reflète pas un problème de numerus clausus ou de vieillissement, mais plutôt un désenchantement général, dans une profession :

- qui oublie de se soigner, en ne connaissant pas l’arrêt maladie, l’accident du travail, les congés maternité et autres jours enfant malade!

- dont l’espérance de vie n’atteint pas 73 ans quand les chiffres de nos patients ne cessent de croître et dépassent 85 ans et ou le taux de suicide est en constante augmentation!

- qui génère moins de 4 mille euros de salaire mensuel pour 70 heures par semaine, quand nos confrères salariés gagnent la même somme avec 35 heures. Alors que les généralistes français perçoivent les revenus les plus bas de l’OCDE, notre médecine se classe parmi les meilleures au monde !

- ou le conseil de l’ordre doit faire face à une nouvelle maladie : le surmenage des médecins !

- qui nécessite 9 années d’études universitaires, et qui organise sa formation continue obligatoire sur ses deniers et son temps de repos !

- une profession libérale sous haute surveillance non pas pour sa compétence, mais sur les dépenses qu’elle génère pour vous soigner, constamment menacée de répression, de pénalités financières et autres entraves à la pratique quotidienne.

- une profession libérale rendu coupable de la désertification médicale des communes, celles là mêmes abandonnées par un Etat démissionnaire.

- une profession libérale en voie de disparition, qui n’a de libérale que le nom, sans cesse culpabilisée au nom de la vocation et du : « vous avez choisi ce métier ! »

- une profession qui pourtant ne vous a jamais trahis.

Une telle profession n’attire pas les jeunes recrues ! Quitte à ne pas s’enrichir, autant céder aux sirènes du salariat, 35 heures, vie de famille, couverture sociale, congés payés et retraite. Pas d’investissement financier, pas de prise de risque. C’est le calcul que font plus de 60% des étudiants en médecine. Mais peut-on décemment le leur reprocher ! La vocation n’est plus à la mode et un système aussi méprisant ne fait rien pour les encourager.

La PDS ne représente finalement que la partie émergée de l’iceberg. Celle la plus visible d’une relation entre médecin et malade à un moment où l’inquiétude de l’isolement face à la souffrance apporte une touche dramatique.

A l’échelle régionale, Ajaccio, vallée de la Gravona, vallée du Prunelli et Rive Sud, soit 80 000 habitants, des propositions concrètes, adaptées, peu coûteuses et rapidement réalisables, ont été faites en octobre 2008 aux institutionnels.

Une vingtaine de médecins étaient prêts à réintégrer le tableau de garde, avec 2 cabinets d’astreintes aux moments stratégiques de la semaine, samedis dimanches et jours fériés de 8 heures à 20 heures. Réception des patients au cabinet du médecin sans visites à domicile. La tranche horaire de 20 heures à minuit est laissée aux bons soins de la régulation téléphonique libérale et au grand nombre de généralistes qui s’occupent de leurs patients durant cette période. Finalement, si la loi interdit l’usage du généraliste après minuit, pourquoi s’acharner sur lui avant minuit.

Les possibilités techniques relatives à ce projet et sa rentabilité ne peuvent être contestées. Bien que moins coûteux et plus efficace, il a été rejeté. Les institutionnels préfèrent pérenniser un système qui ne fonctionne plus et qui coûte 110 000 euros par an, au détriment d’un système chiffré à 94 000 euros annuels répondant réellement à vos besoins!

De nombreuses réunions ont été organisées avec la Préfecture, le Conseil de l’Ordre des médecins, la Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales, et l’Union Régionale des Caisses d’Assurance Maladie, depuis janvier 2008 pour en arriver à cette fin de non recevoir.

Les politiques veulent une prestation de service peu coûteuse, quotidienne, sur des tranches horaires qui les intéressent, sans assurances ni couvertures pour les médecins, sur un territoire de plus en plus vaste (4 médecins de garde pour toute la Corse du Sud !)

Les généralistes ne veulent plus être pris pour des idiots ni tenus pour responsable d’une situation qu’ils n’ont pas choisie. Notre seule préoccupation reste votre santé, mais nous ne pouvons nous substituer aux manquements de l’Etat.

Le dialogue semble impossible entre ceux dont la seule obsession est de dépenser moins, et des médecins dont le seul objectif est de vous soigner mieux. Pourtant des solutions existent :

- réforme avec des incitations fiscales à l’image de ce qui se pratique pour les entreprises.

- création de postes salariés (sous forme de praticien attaché au service public) pour les médecins participants aux gardes également.

- investissement des collectivités et de leurs élus dans les secteurs ruraux pour financer de manière cohérente et attractive la permanence des soins.

Malheureusement le mot d’ordre face aux requêtes des médecins reste le mépris, la réponse aux problèmes : la maîtrise comptable. Une triste conclusion : le grand perdant c’est vous.


lundi 8 juin 2009

Encore un médecin réquisitionné au tribunal

Objet : un médecin devant les tribunaux pour refus de réquisition !!!

Xavier Tarpin
membre d'union généraliste est convoqué au tribunal pour refus de réquisition préfectorale
les médecins généralistes sont en voie de disparition mais le préfet voudrait les faire travailler jour et nuit au mépris de leur sécurité et de la sécurité de leurs patients .
le combat dure depuis 2001.

le taux de burn out n'a jamais été aussi important chez les généralistes le taux de suicide chez les généralistes est de 2,6 fois plus nombreux que dans la population générale.
cette année 9 médecins diplômés sur cent se sont installés en libéral
pendant ce temps là la ministre à mi- temps déclare devant le sénat que les généralistes ne sont pas malheureux et laisse la justice poursuivre l'un d'entre eux avant sans doute d'entonner le couplet bien connu de l'indépendance de la justice française .

lyon
tribunal 67 rue serviant

à 14H mardi 9 juin
contact guillemette reveyron
06 78 89 34 24

xavier tarpin
0635905189

Jean-Paul Hamon
Co-Président Union Généraliste
171 avenue Jean Jaurès
92140 Clamart
0146 42 00 67
06 60 62 00 67

vendredi 5 juin 2009

L'autre discours de notre ministre

M. François Autain. - Il est dommage que M. Vasselle retire systématiquement des
amendements qui enrichissent le débat.
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre. - Ils enrichiraient surtout les médecins...
M. François Autain. - La vie conventionnelle est déjà moribonde, et vous ne faites rien,
madame la ministre, pour la ranimer. La proposition de M. Vasselle concernait des
médecins qui, pour la plupart d'entre eux, ne pratiquent pas de dépassements
d'honoraires. Pour toute récompense, ils se voient refuser une augmentation du tarif
conventionnel.
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre. - Ils ne sont pas malheureux.


Mme la ministre ,

Je viens de lire le dernier rapport sur la discussion en cours au sénat et les bras m'en tombent ( offrir le même traitement aux généralistes et aux spécialiste "enrichirait surtout les médecins"dites vous en répondant au sénateur Autain) je suis très en colère contre vous et ceux que vous représentez.

Le mépris dans lequel vous tenez la médecine générale et les médecins généralistes n'a pas de nom et je suppose qu'il traduit celui de notre gouvernement, de votre parti et de notre président à leurs égards. 

Les médecins généralistes ne demandent pas l'aumône ils demandent simplement les moyens de travailler et de développer leur outil de travail, ils demandent une égalité de traitement avec les autres spécialités médicales a commencer par une égalité de rémunération de l'acte de consultation. Je dis bien :" a commencer" , car pour être à égalité il faudrait également les mêmes moyens pour l'enseignement, les mêmes moyens pour la formation, les mêmes droits et les mêmes devoirs pour l'exercice de la profession...ect. Quand ils réclament cela ce n'est pas pour augmenter leur BNC mais leur chiffre d'affaire afin de pouvoir comme toute entreprise investir pour atteindre l'excellence et offrir le meilleur à ceux qui font appel à leur savoir.

Pour la majorité des français le médecin généraliste est le premier et le seul recours de proximité, contrairement à ce que vous laissez croire ils prennent en charge les plus pauvres (99,92% des consultations des généralistes dans ma région sont faites au tarif conventionnel sans dépassement) en vous attaquant à eux c'est à leurs patient que vous vous en prenez. En refusant de leur donner les moyens de travailler vous refuser de donner les moyens de se soigner à leurs patients les plus fragiles.

Les propositions que vous faite pour régler le problème de la démographie médicale et l'accès au soins des Français vivant loin des centres urbains ou dans des zones dites difficiles ne sont que des emplâtres technocratiques, démagogiques et populistes sur une jambe de bois. 

Les généralistes ont besoin de vraies mesures pour leur permettre de faire face dans 5 ans à la perte de 30% de leurs effectifs, ils ont besoin tout comme leurs confrères spécialistes d'organe ou leurs confrères hospitaliers d'avoir les moyens financiers d'embaucher des secrétaires pour gérer non seulement les dossiers de leur patients et leur parcours de soins mais aussi toutes les paperasseries que quelques bureaucrates salariés inventent entre deux pauses café dans vos services et ceux des caisses d'assurance maladie. Ils ont besoin comme les autres de moyens financiers pour moderniser leur outil de travail ( peut être pas tant que les centres hospitaliers qui ornent leurs façades de murs de verres et de sol en marbre mais un peu quand même). 

"ils ne sont pas malheureux" ajoutez vous quelques minutes plus tard en répondant à M. Autain qui vous rappelle le rôle et les responsabilités sociales que prennent les médecins généralistes auprès des plus démunis. Non ils ne sont pas malheureux vous avez raison ils ont seulement un taux de suicide double de celui de la population française, 14% soit 19 par jour. Ce n'est pas qu'ils soient malheureux  vous avez raison, c'est qu'ils sont burn-outé dit on. Combien seront ils dans 6 ans les burn outés incapables, parce que sans moyens, d'assurer leurs fonctions grâce à vous. Mais je vous rassure vous n'aurez pas mon burn out et encore moins ma TS sur la conscience j'aurais décroché ma plaque bien avant comme beaucoup de mes confrères je partirais vers un plus confortable travail salarié.

Je m'arrête là avant d'aller trop loin a cause ma colère (j'allais vous parler des revenus des pharmaciens ou des sportifs...), je retourne vers mes patients pour soulager leur maux pendant que j'en ai encore les moyens.

Je me rends compte en écrivant ces mots combien j'aime ce métier que vos choix politiques vont détruire. 

Réflexion faite si vous me permettez un conseil, je me dis que si vous voulez sauvez la médecine générale et l'accès aux soins pour ceux qui n'auront pas les moyens d'aller dans les hôpitaux ou voir les spécialistes d'organe je me demande si le mieux ne serait pas finalement que vous ne vous en occupiez pas.


Veuillez agréer Madame la ministre ma plus grande désespérance

JM MATHIEU
Médecin de campagne
Médecin généraliste enseignant 

PS: je me tiens à votre disposition  (une fois ma colère redescendue) pour vous faire découvrir la vraie vie et les vrais besoins des médecins de proximité. 

jeudi 4 juin 2009

Mutualité : le cancer de la protection sociale entre en phase terminale

Mutualité : le cancer de la protection sociale entre en phase terminale
 
Si Mme Bachelot a trouvé plus utile d aller au Rugby qu au premier congrès international de médecine générale l année dernière, M. Sarkozy n'a pas raté le congrès annuel de la mutualité.
 
Y a été tracée la vente par appartement des restes de notre systeme assurtantiel, au nom des difficultes de financement a venir.
Si il y a été question de dépassements d honoraires, on n aura une fois de plus rien entendu concernant les 30% de frais gestion de la mutualité relevés l an dernier par la cour des comptes.
 
Depuis le plan Barre et la mise en place du ticket modérateur, les Français ont bien compris qu ils sont appelés a payer deux fois leur assurance, alors que bizarement aucune n est complementaire des défaillance de la premiere.
 
Ils commencent a comprendre que les spots télévisés et les affiches quatre metres par trois, c est avec le budget santé que celà se paye.
Ils commencent a se poser des question concernant le niveau de remunérations dans ce systeme totalement opaque, a l heure ou la transparence de façade annonce la mise en ligne des dépassements d honoraires pratiqués dans le 16 eme arrondissement.
Ils ont compris qu en vingt ans , s 'est constitué un empire financier, un gigantesque patrimoine immobilier dont une centaine d etablissement de santé, dans la plus totale opacité, et sur le budget de la santé ; ceci au detriment du financement du soin, au detriment de l assurance maladie.
 
L affichage humaniste de façade ne masque plus que difficilement l adhésion totale au démantèlement du systeme de santé, tel que pratiqué aux USA, et la transformation en un syteme rentable, en racketant toujours plus les entreprises et les particuliers : a l heure ou General Motors dépose son bilan en raison des charges des assureurs (bien plus qu a cause de la crise finaciere); a l heure ou M. Obama cherche a fonder un systeme public par definfition moins cher en l absence de couts marketing et de marge operationelle, M. Sarkozy fait une erreur et un contre sens historique :
 
Les expériences étrangères nous enseignent que le cout de la santé ne va faire qu augmenter (en raison de ce que l on apelle l elasticité de la consommation des bien en santé) , et pourra passer de 11% du PIB aujourd hui jusqu a 18% comme états unis, avec un quart de la population exclue du soin, ou pris en charge par un systeme defaillant en raison de son sous financement chronique : la medecine generale "medicare/medicaid".
 
De meme l experience étarngère nous enseigne que la deuxime categorie de perdants est le corps médical dont le revenu a été laminé par le conventionnement sélectif et la captation de clientèle par les assureurs a l aide des contrats groupe aux entreprises.
 
Les gagnants sont les laboratoires pharmaceutiques, et bien évidemment les assureurs privés et complémentaires.
 
La mutualité constitue depuis longtemps le cheval de Troie des assureurs privés : l unocam a ainsi obtenu la dispersion des données de santé de la sécu vers les assureurs privés et complémentaires ; et cette mutualité revendique maintenant pour les assureurs privés un interventionnisme sur les affections de longue durée.
 
Le parcours de santé mutualiste constitue une insulte de plus envers les médecins généraliste, dont une des missions principales est l orientation du patient dans le systeme de soin.
 
Il reste probablement quelques mutualistes sincères dans ce pays, ceux que je connais m ont toujours dit que le but de la mutualité ça devrait etre de fermer, car si la sécu faisait son travail, celle ci serait inutile ; et c est bien ce que l on remarque en étudiant l économie de la santé des pays nordiques.
 
M. Davant et M. Sarkozy en l occurence tracent une autre voie : celle du pire.
 
Y Le Flohic
Médecin Généraliste
Elu aux URML de Bretagne.
 
 
 

mardi 2 juin 2009

Loi HPST objet étrange

Mes dames et messieurs les sénateurs,

Mesdames et messieurs les députés,

Madame la Ministre de la santé,entre autres,

 

Voilà donc le fruit de votre imagination en demi teinte pour éviter que les électrices et les électeurs  ne sachent plus qui appeler en cas de problème de santé .

Les missions de service public que vous avez parfaitement bien repérées sont donc la permanence des soins et la continuité des soins. Mais vue l’actuelle pénurie de médecins dans des zones de plus en plus étendues nous comprenons  tout à fait que ces missions vous brûlent les doigts. Car comment régler ce délicat problème de la pénurie de médecins généralistes lorsque ce métier devient à tel point difficile et contraignant que plus grand monde ne veut l’exercer ? Vous alliez bientôt vous retrouver face à votre responsabilité celle de rendre ce métier attractif, vous avez donc réagi.

L’imagination au pouvoir  nous y sommes :pour attirer les jeunes médecins dans cette voie et pour éviter aux anciens de dévisser trop tôt, vous avez  décidé de charger un peu plus la barque de ces médecins tout en rechignant à même envisager de leur donner de vrais moyens pour travailler. Les moyens, ce n’est pas au menu de la loi HPST entend-on dans le même  brouhaha où l’on parle de 10 milliards pour l’hôpital public. Mais on a appris en vous écoutant que le langage politique est fait de petits et de gros compromis.

Peut-être avez-vous remarqué, comme nous, que le manque de moyens dont disposent les généralistes ne fait jamais partie de votre court listing des désagréments de cette profession. Là où vous ne voyez que l’isolement du médecin face à son patient, nous voyons nous un praticien qui rêve de pouvoir bénéficier des services d’une secrétaire pour améliorer sa pratique et rentabiliser l’argent des contribuables .Car ce petit rien, disposer d’un vrai secrétariat qui prenne en charge la paperasserie que vous avez su  nous imposer de façon croissante, c’est une solution pour nous, un premier pas en quelque sorte. Trop positif ?pas assez contraignant ? Pour reprendre une expression chère à notre Ministre ,trop carotte pas assez bâton ?

Vous voulez la date de nos congés, ô bien sûr sans arrière pensée d’empêcher l’un ou l’autre de prendre ses vacances, non ça jamais, vous n’y aviez même pas pensé, non, grotesque… ! Sans imaginer qu’il puisse être réquisitionné s’il est seul à exercer au mois d’aout, non pas possible, on n’y songe même pas, la réquisition, c’est du travail forcé !

Pourriez-vous finalement nous expliquer ce qui différencie le salarié de la fonction publique du médecin généraliste ? Le temps de travail, limité à 48heures, illimité chez le généraliste ? Le choix des dates de congés quoique finalement, ça se discute maintenant ?La protection par le code du travail, par les assurances de l’Etat, par la notion de responsabilité partagée  chez qui? La solitude de l’exercice nocturne où le médecin joue le chauffeur le médecin et l’infirmière pour un coût nettement moindre et une responsabilité qui lui est entièrement déléguée  pour  qui?

Un peu facile ,ne trouvez vous pas.

A propos une question nous tracasse. Quand nous iront faire le médecin volant pour satisfaire au dernier gadget à la mode, devrons nous déclarer des congés dans notre cabinet principal puis inversement dans notre cabinet secondaire ?

Ouf !Finalement si vous pouviez , nous serions preneurs d’un deuxième poste de secrétaire !

Le ridicule de ces mesures dites non contraignantes ne semble pas vous   apparaître. Nous avons tenu à vous le souligner en attendant que son effet catastrophique sur la démographie ne vous saute aux yeux.

Les missions de service public ne se déchargent pas ainsi qu’un fardeau sur  des professionnels de santé libéraux  sans imaginer la moindre contre partie ou le moindre contrat !

 

mardi 26 mai 2009

beau morceau de langue de bois à l'assemblée

Mon cher confrère,

Permettez moi de répondre point par point, à la lettre circulaire que m'avez adressée par mail et qui concerne la loi HPST.

1) La mise en place des ARS est une avancée considérable, car elle va permettre une gestion globale de l'activité médicale alors que jusqu'à présent l'hospitalisation était gérée par les ARH et la médecine ambulatoire par l'assurance maladie. Cette organisation sanitaire permettra d'optimiser le système de soin dans l'intérêt des français. Je ne vois nullement dans cette avancée l'idée d'une étatisation comme vos syndicats vous le font croire.
Je me permets également de vous rappeler que les ARS sont souhaitées par toutes les formations politiques, acceptées par toutes les formations syndicales et reconnues comme une nécessité par la majorité des français.
2) Concernant la liberté d'installation la loi HPST n'a instauré aucune mesure contraignante sur la liberté d'installation et le caractère non opposable des SROS ambulatoires ne donne aux ARS que très peu d'autorité sur les médecins libéraux.
Je me permets de vous rappeler que sur les 5000 médecins qui sont formés chaque année en France, seulement 500 (10%) s'installent en cabinet dans le cadre d'une activité libérale.
Vous devez donc vous poser la question de l'avenir de la médecine libérale, telle que vous l'exercez aujourd'hui et qui ne semble plus correspondre aux aspirations des jeunes générations. Ceux- ci se tournent d'avantage vers une médecine salariée ou vers une médecine libérale de groupe comme nous sommes en train de le développer dans de nombreux secteurs du territoire national.
Certains syndicats ne veulent pas admettre cette évolution des aspirations de nos jeunes confrères, il y va de leur responsabilité.

3) Concernant les relations entre médecins libéraux et cliniques privées, les amendements Bur et Préel ont été supprimés par la commission des Affaires Sociales du sénat avec l'accord des députés, car ils risquaient d'entraîner des difficultés d'exercice pour certaines spécialités déjà en difficulté exerçant sur les plateaux techniques (chirurgiens, anesthésistes et gynécologues....) et accentuaient le lien de subordination entre l'établissement et les professionnels.
4) Il y a dans la loi Bachelot aucune mesure vexatoire à l'égard des médecins mais simplement des mesures organisationnelles dont certaines peuvent avoir un effet protecteur sur les médecins. Ainsi en est il du "testing" qui est d'avantage proposé pour évaluer l'exactitude des plaintes des malades qui se diraient victime de discrimination dans l'accès aux soins, que pour contrôler les médecins. Le texte a été supprimé au Sénat.
Pour ce qui concerne la permanence des soins, (non rendues obligatoires par la loi), il y va de la responsabilité de chaque médecin de participer à une activité de garde ou astreinte . Dans le cas contraire, il ne faudrait pas s'étonner que les urgences des hôpitaux et clinique soient débordées pour des pathologies qui n'ont rien à y faire et que relèvent de la médecine ambulatoire.
5) L'amendement que j'ai déposé sur les 3 collèges à pour simple but de renforcer la spécificité des professionnels qui travaillent sur les plateaux technique (chirurgiens, anesthésistes, gynécologues) et qui sont comme vous le savez des spécialités en voie d'extinction alors qu'elles sont indispensables au système de soins français. Cela avait été souligné dans le discours du Président de la République de Beltran. Cela est le triste résultat de manipulation de la CCAM au détriment des spécialités interventionnelles. Ces professions seront mieux reconnues si elles s'identifient dans un collège spécifique et leurs revendications pourront être mieux défendues.
Je conçois cher confère que les réformes de structures et d'organisation induites par la loi Bachelot représentent une véritable évolution de l'organisation sanitaire qui n'a pour objectif que de répondre aux problèmes de santé publique posés à la France et attendus par tous les français, et qui sont :
- Existence de déserts médicaux dans des zones rurales ou péri urbaines
- Difficulté d'accès aux soins dans certaines zones (région parisienne) pour dépassements d'honoraires excessifs.
- Absence de permanence des soins organisés dans la plus part des grandes villes et recours systématiquement aux urgences de l'hôpital
- Désorganisation et manque d'efficacité de l'hôpital public
- Dé motivation du personnel hospitalier.
J'espère cher confrère que vous avez compris que les parlementaires n'avaient en rien la volonté de pénaliser la médecine ambulatoire mais au contraire de proposer aux médecins de nouveau schémas d'organisation dans l'intérêt des malades et des attentes des professionnels.

/Jacques DOMERGUE
Député de l'Hérault
Porte Parole du groupe UMP/


mardi 19 mai 2009

pour rappel lettre du président du CISS

"L'accès aux soins pour tous, ça vous intéresse ?"

12 mai 2009

Lettre ouverte des citoyens-usagers de la santé aux parlementaires, censés les représenter.

Paris, le 12 mai 2009

Mesdames les Députées, Messieurs les Députés, 
Mesdames les Sénatrices, Messieurs les Sénateurs,

L’examen par le Parlement du projet de loi relatif à l’hôpital, aux patients, à la santé et aux territoires (HPST) vient de connaître un épisode inédit qui amène à constater, avec regret, mais c’est comme cela, que nos institutions démocratiques refusent de répondre aux attentes réelles des Français. 

Quelle était l’ambition de ce projet de loi ? Assez simplement, il se proposait d’organiser un peu plus un système de santé qui ne l’était que très peu et dont les défauts dans l’organisation ont un effet délétère sur la cohésion sociale. L’enjeu était donc de définir une organisation qui permette enfin de décloisonner la ville et l’hôpital, le sanitaire et le médico-social, le préventif et le curatif... mais pas de répondre aux légitimes inquiétudes que peut susciter l’application de la tarification à l’activité (T2A) ou de se focaliser sur la seule question de la gouvernance à l’hôpital.

En effet, avec le temps la médecine qui soigne est devenue la médecine qui refuse les soins. Cela n’est plus acceptable, car l’on prélève auprès des citoyens, au travers des impôts, l’équivalent de pas moins de 206 milliards d’euros… pour ne plus être soignés.


• Car les soins sont refusés parfois de façon explicite par les médecins. En son temps une enquête du Fonds pour la couverture maladie universelle avait montré que 40 % des bénéficiaires de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) n’avait pas accès aux spécialistes. Parce que ces médecins ne voulaient pas de cette clientèle-là.

• Plus sournoisement, les soins sont aussi refusés de façon implicite : les représentants des médecins ont obtenu que les gardes deviennent facultatives. Là où n’importe quel salarié comprend qu’il faut parfois accepter d’être de garde pour la continuité du service de la clientèle ou la sécurité d’un équipement industriel, certains médecins ont estimé qu’ils n’avaient aucune obligation de service public en échange des cotisations sociales que nous payons tous pour les faire vivre.

• Refus de soins implicites mais bien réels encore quand le rejet de toute contrainte à l’installation laisse des secteurs géographiques entiers sans médecins et des populations de plus en plus nombreuses sans solution pour être soignées.

• Refus de soins implicites encore quand les dépassements d’honoraires initialement prévus pour avoir un caractère exceptionnel deviennent la règle (6 milliards d’euros en année pleine tout de même !) et découragent ou interdisent l’accès aux soins de millions de nos concitoyens dans l’impossibilité d’acquérir une assurance complémentaire ou dont la couverture est médiocre.

• Avec une médecine de ville dans un tel état, il n’est donc pas étonnant que l’hôpital public serve de filet de sauvetage à tous ceux qui sont exclus des soins aggravant inutilement la pression sur un hôpital qui peine lui aussi à engager sa nécessaire évolution pour des raisons qui pourraient d’ailleurs faire l’objet d’une autre lettre ouverte. Car le spectacle du peuple hospitalier défilant avec les « plus hauts dépassements d’honoraires à l’hôpital » nous a laissés sans voix !


Voici donc pour le gros des effets délétères qui sont la conséquence du respect intangible  d’un credo libéral bientôt centenaire et auxquels une majorité de médecins ne veulent pas renoncer : aucune incitation financière, et elles sont nombreuses depuis plus de 20 ans maintenant, n’a permis d’obtenir d’eux que le service rendu à la population s’améliore. Au contraire, comme on vient de le montrer, il se dégrade : beaucoup de médecins ont su prendre l’argent mais pas les obligations.

                                                          *

C’est pour faire pièce à cette dégradation dans l’accès aux soins que le projet de loi HPST projetait de mettre en œuvre quelques pare-feux.

Ces solutions n’étaient pas tombées du ciel. Elles ont été discutées. Des centaines d’heures d’échanges et d’auditions organisés par une demi-douzaine de rapporteurs commis à cette tache ont permis de réunir tout ce que la planète santé française compte de professionnels, de financeurs, de décideurs, de gestionnaires, de scientifiques, d’experts, de représentants d’usagers et de syndicats de salariés. Pendant une année, dont l’intensité n’avait rien à envier aux Etats généraux de la santé réunis en 1998, chacun a pu exprimer, dix ans après, ses positions et faire valoir ses attentes.


                                                              *
 

C'est maintenant le moment de regarder de près le sort que la majorité des représentants de la Nation a réservé à ces pare-feux, tentant d’organiser un système de santé au service de nos concitoyens plutôt que de le laisser continuer son œuvre destructrice pour les personnes malades comme pour la santé publique.

Nous prendrons quatre exemples qui nous tiennent à cœur pour que chacun comprenne bien, au travers de cette lettre ouverte, la conception de l’intérêt général de la majorité de nos représentants au Parlement, et plus particulièrement celle des Sénateurs dont la Commission des Affaires sociales a procédé à un véritable démantèlement de quelques dispositions innovantes proposées par les députés.

1/ D’abord, le texte du projet de loi comportait un dispositif aménageant la charge de la preuve au profit du patient victime d’un refus de soin. Ce n’était pas si mal.

Et pas si nouveau : nous l’avions accepté pour les discriminations dans l’accès au logement ou dans l’accès au travail. Dans ces deux domaines, c’est à celui qui discrimine d’apporter la preuve que son comportement n’a pas conduit à la discrimination plutôt que de faire reposer uniquement sur la victime l’obligation de démontrer qu’elle l’est.

Les députés ont obtenu le retrait de ce dispositif. En lieu et place, ils ont créé une commission « bidon » chargée d’examiner les litiges en matière de refus de soins dont ils seraient saisis. Cette commission serait composée pour moitié… de médecins. En la matière, il semblerait que l’on puisse être juge et partie !

Après le cycle « prélavage » à l’Assemblée Nationale, l’article 18 a donc perdu l’aménagement de la charge de la preuve.

2/ Cependant, l’Assemblée nationale, ce qui est à son honneur, avait au moins accepté d’aggraver les sanctions en cas de dépassement en prévoyant une amende dans les cas de non-respect du tact et de la mesure dans la fixation des honoraires ou dans les cas de discriminations dans les soins et de refus de soins.

Au cycle « lavage » de la Commission des Affaires sociales du Sénat, ces avancées en faveur des usagers ont été retirées.

3/ D’ailleurs le cycle « lavage » à la Commission des Affaires sociales du Sénat s’est fait à très haute température : c’est aussi la possibilité de conduire des actions de « testing » qui a disparu.

De quoi s’agissait-il ? De prévenir les refus de soins en essayant de les identifier pour mieux les combattre. Etait-ce choquant ? Non, nous le faisons dans d’autres domaines quand les comportements contreviennent à l’ordre républicain. Cette méthode a d’ailleurs reçu l’agrément de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE). Au nom du respect du principe constitutionnel d’égalité de traitement, elle opère dans tous les domaines où un citoyen est écarté en raison d’un critère prohibé de distinction. En supprimant le « testing », la majorité sénatoriale à la Commission des Affaires sociales révèle que la République l’indiffère et qu’il faut faire litière du principe d’égalité d’accès aux soins !

4/ La Commission des Affaires sociales du Sénat a forcé sur le cycle « essorage » en faisant disparaître tout début de solution dans la lutte contre les déserts médicaux.

Les députés avaient proposé un « contrat solidarité santé » potentiellement applicable en 2013, sous réserve que d’autres « mesurettes » incitatives n’aient pas produit d’effet. La majorité des sénateurs de la Commission des Affaires sociales, qui a sans doute oublié au passage qu’elle invoque à chaque seconde sa qualité d’élus de proximité, a supprimé sans émotion le caractère obligatoire pour les médecins de ce contrat solidarité santé.

Pourtant, les clauses de ce contrat ne prévoient pas plus qu’une solidarité entre médecins de zones sur-dotées et sous-dotées. C’est vraisemblablement déjà trop pour une majorité de médecins décidément très attachés à leur liberté d’installation !

Au moment où d’autres professionnels de santé acceptent avec courage, comme les infirmières, des mesures de régulation pour mieux répartir l’offre sur tout le territoire au nom de l’intérêt général, certains médecins quant à eux n’entendent pas être solidaires des citoyens.

                                                              *

Nous aurions pu multiplier les exemples du travail de sape de l’intérêt général : médicalisation de l’éducation thérapeutique, abandon de l’obligation d’offre à tarif opposable pour les établissements de santé privés en situation de monopole…

Au travers de cette lettre ouverte chacun de nos concitoyens a maintenant compris que l’intérêt général n’est donc pas la valeur la mieux partagée par les représentants de la Nation en situation de décider au Parlement.

Probablement, la composition de l’Assemblée Nationale comme celle du Sénat au moment où l’on s’intéresse à la santé dicte-t-elle plutôt la préservation des intérêts des députés-médecins ou des sénateurs-médecins.

C’est dommage !

Mesdames et Messieurs les Parlementaires ne comptez pas sur nous pour faire de l’anti-parlementarisme. C’est denrée courante en France, il n’est pas utile d’en rajouter.

En revanche, approchant du terme de cette lettre ouverte, vient l’heure de la morale.

Le Collectif interassociatif sur la santé représente une voie d’expression des attentes de nos concitoyens en matière de santé. Cette expression est courageuse, sereine, affranchie de tout corporatisme, et respectueuse du débat démocratique.

Certains d’ailleurs ont choisi de disqualifier notre parole quand nous avons apporté notre soutien critique à un projet de loi qui se proposait de mettre un terme à la désorganisation coupable de notre système de santé mais qui proposait également des mesures visant  un meilleur accès de tous aux soins.

Ils ont joint leur voix à tous ceux qui se sont exprimés pour que le pouvoir médical soit un pouvoir sans limite. Voici le résultat : députés et sénateurs majoritaires ont clairement opté pour l’intérêt d’une corporation, toutes catégories confondues.
 

                                                          *

Mesdames les Députées et Mesdames les Sénatrices, Messieurs les Députés et Messieurs les Sénateurs qui avez voté ces renoncements au principe d’égalité d’accès à la santé, vous vous rendez complices de l’inégalité croissante dans l’accès à la santé.

Nous sommes en colère !

Pour le Collectif interassociatif sur la santé
Christian Saout,
Président

http://www.leciss.org/actualites.html?tx_ttnews[tt_news]=826&tx_ttnews[backPid]=1&cHash=5e8facdf25

lundi 18 mai 2009

lettre réponse au président du CISS

A monsieur Christian Saout

Président  du CISS

Le 18 mai 2009

 

 

Monsieur,

 

                   Dans votre lettre ouverte aux sénateurs et aux députés vous fustigez, une fois de plus, les médecins libéraux et en particulier ces ignobles généralistes qui refuseraient de s’astreindre au service public après leurs  journées de 13 heures de travail.
                   Ces nantis de  médecins qui même s’ils n’arrivent qu’à la rémunération des généralistes tchèques, ne méritent pas, en réalité, de gagner leur vie avec leurs 70 heures de travail hebdomadaires et leurs 10 ans d’études non rémunérées pour la plupart des anciens. Non ils ne le méritent  pas car après leur double plein temps de semaine, ils refusent de rajouter 10 heures de garde de nuit ou jour fériés. Un réel  scandale, vous avez tout à fait raison de le souligner.

                   La nation, qui finance autant les universités de médecine que les autres a pourtant déjà trop sacrifié à ses fainéants qui dorment la nuit au lieu de travailler et parfois les 7 nuits de la semaine ! Incroyable !  Cette même nation qui leur paierait des sommes vertigineuses en charge sociale, tellement vertigineuses que le montant ne peut apparaître nulle part,  ne pourrait pas, en retour, utiliser ces médecins de bas grade  pour aller  desservir des petites communes  du fin fond des départements ruraux. Impensable !  Car s’ils sont taxés comme des libéraux, ces médecins qui sont à vous lire, finalement des assistés, sont en dette toute leur vie, de leurs études comme de leur contrepartie conventionnelle  à la dégradation de leurs honoraires. Et oui, nous médecins généralistes libéraux, sommes les heureux bénéficiaires d’une médecine de premier recours qui ne permet même pas l’emploi d’une secrétaire à temps plein . Nous sommes les heureux bénéficiaires d’un travail qui ne nous laisse plus aucun loisir. Nous sommes les heureux bénéficiaires des réquisitions préfectorales, travail sous contrainte au pays des droits de l’Homme.

Vous avez parfaitement raison. Alors pour nous repentir, nous vous proposons, bien humblement et la tête basse, de nous admettre comme les vertueux médecins des hôpitaux dans les rangs des salariés de la fonction publique.

Nous accepterons sans état d’âme les 35 heures et même nous nous sacrifierons pour atteindre les 48 heures  hebdomadaires s’il le faut. Nous sommes prêts à suivre la règle des congés payés, celle de la protection sociale intégrée et celle dictée par le code du travail.

Nous sommes même tellement prêts que beaucoup d’entre nous ne rêvent que de çà. Retrouver une vie de famille après un travail circonscrit dans le temps, quel luxe ! Ne pas être contraint par les réquisitions à dépasser les limites du possibles en matière de temps de travail, quel bonheur ! Etre protégé par une assurance réelle dans chaque moment  de notre exercice, quel confort !

Et finalement, comme salarié médecin des hôpitaux notre gain horaire restera remarquablement plus élevé que celui d’un libéral.

Méfiez-vous donc d’un retour de bâton. Si tous les médecins libéraux deviennent salariés, alors  les déserts fleuriront sans personne cette fois à vilipender  et pour un coût autrement plus élevé. A force de décrire votre perception de la réalité vous nous offrez une raison supplémentaire pour fuir la médecine générale libérale.

N’oubliez pas que tout le mépris contenu dans vos propos ne servira qu’à empirer la situation déjà difficile des médecins généralistes encore installés et ne fera rien pour attirer les jeunes vers ce métier décrié et dénigré.

Mais les patients que vous êtes sensé soutenir n’ont rien à attendre de cet interminable concert de critiques amères délétères  et stériles. Ils risquent fort, par contre, de regretter la disparition de cette profession.    

 

Docteur Guillemette Reveyron

mardi 12 mai 2009

Pourquoi les médecins généralistes ne peuvent rien espérer de la Loi HPST

Si certains en doutait encore,voilà pourquoi  madame la ministre mi temps Santé ne peut pas réinvestir sur les soins de premier recours.

Et sans réorientation rapide de la politique de la santé sur les soins primaires,comment espérer sauver la médecine générale?

Le chapitre de la création d'un pool de petits fantassins "utilisables" au gré des directeurs des ARS pour boucher ici ou là les trous signalés par les électeurs est un grand moment  de cette émission et un échantillon de l'intelligence et de la vision globale  dont témoigne cette prétendue réforme.

http://www.dailymotion.com/medirev/video/15570020

lundi 11 mai 2009

Loi HPST devant les sénateurs

CHAPITRE V

 

« Continuité des soins en médecine ambulatoire

 

« Art. L. 6315-1. - La continuité des soins aux malades est assurée quelles que soient les circonstances. Lorsque le médecin se dégage de sa mission de soins pour des raisons professionnelles ou personnelles, il doit indiquer à ses patients le confrère auquel ils pourront s'adresser en son absence. Le médecin doit également informer le conseil départemental de l'ordre de ses absences programmées dans les conditions et selon les modalités définies par décret.

 

« Le conseil départemental de l'ordre veille au respect de l'obligation de continuité des soins. »

 

 

                               Mesdames messieurs les sénateurs

 

Les médecins généralistes libéraux sont des professionnels de santé hautement qualifiés et responsables  mais ils restent des professionnels libéraux.

Par un texte de loi vous leur imposez de nouvelles contraintes, celle d’une permanence et d’une continuité des soins sur tout le territoire.

Il s’agit bien là de missions de service public.

Ainsi la Loi permettrait de se décharger sur des professionnels libéraux d’une responsabilité de l’Etat sans une quelconque concertation,  sans évoquer les moyens nécessaires ni engager des négociations indispensables avec les professionnels eux-mêmes.

Mesdames messieurs les Sénateurs, la réalité de l’exercice de la médecine générale en France en 2009 s’articule autour d’une pénurie de plus en plus préoccupante de médecins généraliste autant liée à une précipitation des départs à la retraite qu’à un non choix par les nouveaux diplômés de ce métier à haut risque, mal honoré et contraignant.

En inscrivant dans la Loi toujours plus de contraintes sans aucune référence au possible, vous alourdissez la charge pesant sur ces professionnels de santé et  vous aggravez le caractère   intenable de cet exercice.

La Loi donnerait-elle la solution pour qu’un médecin installé en campagne  puisse prendre des vacances légitimes ou ne pas être en situation de veille permanente, s’il se retrouve isolé comme c’est encore le cas à ce jour pour de nombreux médecins  ruraux ou des zones périurbaines?

La réponse est non. Ce qui signifie qu’un médecin installé seul en milieu rural ou en zone périurbaine devra nuit et jour et 365 jours par an  assurer une permanence et une continuité des soins. Rien n’est prévu dans ce cas-là sauf, pour ce médecin, de dévisser sa plaque et contribuer, ainsi, à étendre la désertification médicale.

Mesdames et messieurs les sénateurs, peut-on  légalement  dénaturer l’aspect libéral de l’exercice de la médecine générale en y portant les contraintes du service public sans aucune contrepartie, sans aucune réflexion, sans organisation réaliste ?

La médecine générale en France est en péril. Les médecins généralistes dont les innombrables missions sont gravées  dans la Loi ne disposent en moyenne que d’une aide en personnel à tiers temps (agent d’entretien et secrétariat confondus). Ni la Loi, ni leur rémunération ne leur permettent  d’espérer une amélioration de leurs conditions d’exercice en engageant des secrétaires ou des professionnels paramédicaux, contrairement à ce que  madame la ministre de la Santé aime à le laisser entendre en évoquant les très hypothétiques maisons de Santé. La médecine générale libérale connaît, depuis quelques années, une baisse du nombre d’actes. Cette situation traduit un moindre recours de nos concitoyens vers les médecins généralistes. Or les médecins généralistes, dans un souci de rationalisation des dépenses de santé, devraient constituer le premier maillon de l’accès au soin. Les exceptions sont telles qu’elles ne confirment plus la règle. Les professionnels de santé, dont les revenus ont le plus pâti de la mise en place du « médecin traitant » sont les médecins généralistes. Pourtant ils persistent à réclamer une réforme organisant les soins de façon rationnelle mais donnant de vrais moyens aux médecins de première ligne parce qu’ils restent les gardiens de l’équité dans l’accès au soin.

Mesdames et messieurs les sénateurs, légiférer sur les congés ou l’utilisation possible des réquisitions préfectorale pour la médecine générale libérale reste une des façons d’accélérer la désertification médicale en France. Les offres d’emplois salariés seront bientôt plus nombreuses que les nouveaux médecins généralistes formés,  emplois salariés plus nombreux mais aussi mieux rémunérés .Le salariat en outre, permet la protection du médecin par le code du travail et  interdit par exemple la réquisition d’un médecin sur 44 ou 72 heures consécutives comme on le voit pour les généralistes libéraux.

Mesdames et messieurs les sénateurs la loi HPST ne fait que réaffirmer l’hypertrophie  de l’hôpital dans le système de santé en France  alors que les moyens dévolus aux soins primaires restent dangereusement insuffisants. Le budget de fonctionnement de l’assurance maladie représente plus du double de celui de la médecine générale. Comment à partir de cette réalité, peut-on élaborer une réforme sans définir une vraie  politique de santé qui préserve  l’ avenir d’un accès aux soins pour tous ?