Mes dames et messieurs les sénateurs,
Mesdames et messieurs les députés,
Madame la Ministre de la santé,entre autres,
Voilà donc le fruit de votre imagination en demi teinte pour éviter que les électrices et les électeurs ne sachent plus qui appeler en cas de problème de santé .
Les missions de service public que vous avez parfaitement bien repérées sont donc la permanence des soins et la continuité des soins. Mais vue l’actuelle pénurie de médecins dans des zones de plus en plus étendues nous comprenons tout à fait que ces missions vous brûlent les doigts. Car comment régler ce délicat problème de la pénurie de médecins généralistes lorsque ce métier devient à tel point difficile et contraignant que plus grand monde ne veut l’exercer ? Vous alliez bientôt vous retrouver face à votre responsabilité celle de rendre ce métier attractif, vous avez donc réagi.
L’imagination au pouvoir nous y sommes :pour attirer les jeunes médecins dans cette voie et pour éviter aux anciens de dévisser trop tôt, vous avez décidé de charger un peu plus la barque de ces médecins tout en rechignant à même envisager de leur donner de vrais moyens pour travailler. Les moyens, ce n’est pas au menu de la loi HPST entend-on dans le même brouhaha où l’on parle de 10 milliards pour l’hôpital public. Mais on a appris en vous écoutant que le langage politique est fait de petits et de gros compromis.
Peut-être avez-vous remarqué, comme nous, que le manque de moyens dont disposent les généralistes ne fait jamais partie de votre court listing des désagréments de cette profession. Là où vous ne voyez que l’isolement du médecin face à son patient, nous voyons nous un praticien qui rêve de pouvoir bénéficier des services d’une secrétaire pour améliorer sa pratique et rentabiliser l’argent des contribuables .Car ce petit rien, disposer d’un vrai secrétariat qui prenne en charge la paperasserie que vous avez su nous imposer de façon croissante, c’est une solution pour nous, un premier pas en quelque sorte. Trop positif ?pas assez contraignant ? Pour reprendre une expression chère à notre Ministre ,trop carotte pas assez bâton ?
Vous voulez la date de nos congés, ô bien sûr sans arrière pensée d’empêcher l’un ou l’autre de prendre ses vacances, non ça jamais, vous n’y aviez même pas pensé, non, grotesque… ! Sans imaginer qu’il puisse être réquisitionné s’il est seul à exercer au mois d’aout, non pas possible, on n’y songe même pas, la réquisition, c’est du travail forcé !
Pourriez-vous finalement nous expliquer ce qui différencie le salarié de la fonction publique du médecin généraliste ? Le temps de travail, limité à 48heures, illimité chez le généraliste ? Le choix des dates de congés quoique finalement, ça se discute maintenant ?La protection par le code du travail, par les assurances de l’Etat, par la notion de responsabilité partagée chez qui? La solitude de l’exercice nocturne où le médecin joue le chauffeur le médecin et l’infirmière pour un coût nettement moindre et une responsabilité qui lui est entièrement déléguée pour qui?
Un peu facile ,ne trouvez vous pas.
A propos une question nous tracasse. Quand nous iront faire le médecin volant pour satisfaire au dernier gadget à la mode, devrons nous déclarer des congés dans notre cabinet principal puis inversement dans notre cabinet secondaire ?
Ouf !Finalement si vous pouviez , nous serions preneurs d’un deuxième poste de secrétaire !
Le ridicule de ces mesures dites non contraignantes ne semble pas vous apparaître. Nous avons tenu à vous le souligner en attendant que son effet catastrophique sur la démographie ne vous saute aux yeux.
Les missions de service public ne se déchargent pas ainsi qu’un fardeau sur des professionnels de santé libéraux sans imaginer la moindre contre partie ou le moindre contrat !
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