samedi 31 octobre 2009

AH1N1,crise économique,squalène et transparence.

Grippe H1N1 : les fabricants refusent de dire les prix des vaccins

(AFP) – Il y a 10 heures

PARIS — Les contrats passés entre l'Etat et les fabricants de vaccins contre la grippe H1N1, auxquels l'AFP a eu accès, fournissent quelques détails et confirmations, mais avec des passages caviardés à la demande des fabricants notamment sur le prix payé.

Jeudi le ministère de la santé avait décidé de les rendre publics après que la CADA, ou Commission d'accès aux documents administratifs, saisie par l'hebdomadaire Le Point, eut indiqué qu'ils devaient être transmis à toute personne en faisant la demande.

Ces contrats confirment le nombre de 94 millions de doses de vaccins achetées et annoncées en juillet par le ministère: 50 millions auprès de GlaxoSmithKline, 28 millions auprès de Sanofi-Pasteur, 16 millions auprès de Novartis. 50.000 doses ont été commandées un peu plus tard chez Baxter.

A noter qu'aucun élément n'est fourni sur le contrat signé avec Baxter, qui avait demandé lors de sa signature une clause totale de confidentialité.

Les contrats évoquent aussi les 36 millions de doses supplémentaires pré-réservées, qui pourraient être achetées en cas de besoin.

Les contrats présentent un calendrier "indicatif" de fourniture des vaccins, variable en fonction du rendement de la souche vaccinale.

Depuis, ce calendrier a été précisé devant le Sénat par la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot. Le 29 septembre, elle a indiqué que 5,1 millions de doses seraient livrées au mois d'octobre, 5,4 au mois de novembre, 45,5 au mois de décembre, "soit 56 millions de doses d'ici la fin de l'année".

Le prix par dose, rendu public ce jour-là par la ministre, fait partie des informations confidentielles chez tous les fabricants (et masquées sur les contrats avant remise aux personnes extérieures).

Mais les montants de la vente (hors taxe) sont rappelés dans des "éléments de contexte" fournis par l'Eprus (Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires): 350 millions d'euros pour GSK (soit 7 euros HT la dose), 175 millions pour Sanofi-Pasteur (6,25 euros), 149,4 millions pour Novartis (9,34 euros), 500.000 euros pour Baxter (10 euros).

A noter encore: GSK refuse de divulguer des éléments tels que les informations concernant la pharmacovigilance, c'est-à-dire les effets indésirables.

Par ailleurs, l'Etat s'engage à garantir le fabricant "contre les conséquences de toute réclamation ou action judiciaire qui pourraient être élevées à l'encontre de ce dernier dans le cadre des opérations de vaccination", selon les contrats signés avec Novartis et Sanofi-Pasteur.

Les vaccins sont livrés avec matériel d'injection (Novartis) ou sans (Sanofi-Pasteur), ce qui justifie peut-être la différence de prix. Le contrat signé par Sanofi-Pasteur, qui ne dispose pas encore de l'autorisation de mise sur le marché, prévoit une livraison des vaccins seulement à partir du 30 novembre.

On apprend aussi (dans le contrat avec GSK) que le vaccin doit être stocké entre 2 et 8 degrés et qu'il ne doit pas être exposé à la lumière ni congelé. Sa péremption intervient 18 mois après sa fabrication.

Les contrats sont présentés sous forme d'avenants à des marchés signés en 2005 pour la fourniture de vaccins contre un virus de la grippe aviaire et un éventuel "virus pandémique mutant, réassortant ou recombinant".

Copyright © 2009 AFP.

mercredi 8 juillet 2009

médecin sopalin

DAX. Dans la nuit de dimanche, une Dacquoise a veillé le corps de son mari en attendant un médecin pour établir le certificat de décès

Urgence non vitale

', width: 600}); return false;">« Nous sommes pompiers, pas médecins », s'insurge le major Mucci face à la situation vécue dimanche à Dax. (photo « so »)
« Nous sommes pompiers, pas médecins », s'insurge le major Mucci face à la situation vécue dimanche à Dax. (photo « so »)

Dans la nuit de dimanche à lundi, vers 3 heures du matin, le mari d'Yvonne a rendu son dernier souffle dans les bras de sa femme. Le couple vit à Dax dans le quartier de Saubagnacq. Yvonne, 85 ans, appelle les sapeurs-pompiers qui arrivent et ne peuvent que constater le décès. Mais seul un médecin peut rédiger le certificat. Les pompiers dacquois contactent alors le SAMU, qui leur répond qu'aucun praticien ne peut se déplacer, l'unité mobile se trouvant engagée ailleurs. Consigne est donnée de laisser le corps sur place et d'attendre le lendemain 8 heures que les médecins libéraux reprennent leur garde. Ce qu'Yvonne a fait, un peu décontenancée, mais heureusement bien entourée par sa famille et ses voisins.

Carences

Le scénario a en revanche fortement déplu au major Dominique Mucci, chef adjoint du centre de secours de Dax et vice-président national du syndicat des sapeurs-pompiers professionnels (SNPP). Dès lundi, il adressait un courrier au préfet pour pointer « un dysfonctionnement sérieux dans la permanence des soins [...] cet exemple met en exergue des carences inacceptables pour un service public dû à l'ensemble de la population, qui plus est pour des personnes âgées, demeurant en milieu urbain. Alors quid du milieu rural ? »

En filigrane, la douloureuse question de la réorganisation des secteurs de garde. Il y a deux ans, ils étaient encore 42 dans les Landes, ne sont plus que 34 aujourd'hui, et ne devraient plus être que 16 avec la mise en place de trois équipes SMUR supplémentaires pour les urgences de nuit.

Depuis un an et demi à Mont-de-Marsan et Dax, il n'y a qu'un seul médecin de garde de 20 heures à minuit en semaine, le SAMU prenant le relais jusqu'à 8 heures. Le week-end, deux praticiens volontaires assurent cette garde de midi à 24 heures le samedi, et de 8 heures à minuit le dimanche. Dans les intervalles, pour joindre un médecin, il faut s'adresser au SAMU, ce qui a été fait dimanche. Mais en l'espèce, il n'y avait plus urgence. « La goutte d'eau qui a fait déborder le vase ! » selon le major Mucci.

Enquête administrative

Les médecins dacquois contactés hier reconnaissent que la situation vécue dimanche à Dax est « humainement peu tolérable », mais qu'elle ne remet pas en cause un système qui les soulage de tours de garde individuellement lourds et coûteux pour la collectivité. « C'est dur psychologiquement, mais pas scandaleux, estime le Dr Philippe Duchesne. Un certificat de décès n'est plus une urgence médicale. La sécurité sociale n'est pas inépuisable et il faut réserver l'argent aux personnes que l'on doit soigner. La question est plutôt : comment va-ton faire avec 40 % de généralistes en moins dans les 15 ans ? »

Le coup de gueule du major Mucci a néanmoins déclenché une enquête administrative confiée à la direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS). « Nous sommes bien d'accord qu'il y a eu une anomalie et qu'il faut trouver une solution pour prendre en compte l'humain, même s'il n'y pas urgence, reconnaissait hier la directrice de la DDASS Colette Perrin. Cela fait partie des choses à discuter en septembre avec les syndicats de médecin et les pompiers. »

Yvonne et son mari ont quelque part été dimanche victimesde « l'évolution des mentalités et des pratiques » d'une profession en particulier et de la société en général. Seule certitude : l'époux d'Yvonne sera incinéré cet après-midi à 16 heures à Dax. Et là, pas besoin de médecin.

Auteur : emma saint-genez
e.saint-genez@sudouest.com

Tags : Landes Santé Médecine Actualité

mardi 23 juin 2009

médecins délinquants statistique

Nouvelle forme de justice expéditive,la délinquance statistique.
Voilà comment donner une image de gardien de ses deniers au contribuable français.
L'idée est de témoigner de contrôles accrus des dépenses de santé en ne s'attaquant qu'aux médecins les plus vulnérables car les moins organisés,les médecins généralistes français.
En lançant une campagne médiatique sur les abus en matière de prescription d'arrêts de travail,puis en portant le glaive systématiquement à l'encontre des médecins arrivant simplement en tête des prescripteurs de leur département(il ya toujours une répartition des arrêt de travail sur l'ensemble des médecins) on agite les drapeaux médiatiques de l'efficacité et de la rigueur.Mais tout celà reste basé sur ...du vent.
Comme osent en témoigner certains médecins conseils ou d'anciens responsables de la gestion de l'assurance maladie.
Amener ensuite cette campagne de dénigrement dans un contexte de déficit abyssal de la sécurité sociale (ce qui évite de parler du déficit insolent de l'Etat) et le transfert des reponsabilités du gaspillage de la gestion de l'assurance maladie s'opère comme par miracle sur les épaules des médecins généralistes.
Tout ce qu'on peut souligner ici,c'est la parfaite maîtrise de nos dirigeants de l'art de manipulation des médias d'abord et des électeurs ensuite.

ARRETS DE TRAVAIL : MANIFESTE DES DELINQUANTS STATISTIQUES


« Chaque année, des dizaines de milliers de médecins rédigent des arrêts de travail.
Ils le font dans des conditions difficiles en raison de la manipulation des chiffres d'arrêts injustifiés opérée par les caisses d'assurance maladie, et de l'utilisation politique qui en est faite.
On fait le silence sur ces dizaines de milliers de médecins, ou si l'on en parle, c'est pour les accuser.
Je déclare que je suis l'un d'eux.
Je déclare avoir arrêté des patients dont l'état de santé rendait le maintien au travail impossible ou dangereux pour leur santé. Je déclare que ma pratique m'expose à être attaqué pour délit statistique si je fais partie des médecins qui prescrivent plus d'arrêts de travail que la moyenne.
Nous, médecins signataires, ne voulons plus que le médecin chargé du contrôle décide seul de la pertinence ou non d'un arrêt de travail sur des critères arbitraires. »

Alors qu’est annoncé un déficit grandissant des comptes sociaux essentiellement lié à la dégradation de la situation économique de la France, la caisse Nationale d’Assurance Maladie annonce que plus de 10% des arrêts de travail seraient injustifiés.

Le Ministre du Budget et la Ministre de la Santé de la Jeunesse et des Sports annoncent de concert un renforcement des contrôles de ces arrêts de travail jugés « abusifs », par les médecins contrôleurs des caisses et par des médecins contrôleurs mandatés par les employeurs.

Pourtant

1. Les indemnités journalières ne pèsent guère lourd dans le déficit global,

2. Les chiffres présentés par l’Assurance Maladie sont faux : ils ne correspondent pas au contrôle de l’ensemble des arrêts de travail sur une période donnée, mais à une présélection sur des arrêts de travail ciblés comme problématiques. Plus grave encore, est comptabilisée comme « injustifiée » avec désaccord notifié du médecin-conseil… la prolongation au-delà du contrôle d’un arrêt de travail justifié… sans que cette prolongation ait été demandée par le médecin prescripteur.

3. Une partie des indemnités journalières versées est la conséquence de défaillances administratives et des délais de traitement des dossiers.

4. Alors que dans les autres domaines de la médecine, il existe des recommandations de bonne pratique, rien de scientifique n’est publié sur la « durée recommandée » d’un arrêt de travail pour une situation donnée.

5. C’est donc uniquement l’avis du médecin contrôleur, sans concertation avec le médecin traitant qui détermine la justification d’un arrêt de travail.

6. Il suffit actuellement d’être dans les 25% des plus grands prescripteurs pour subir le harcèlement de la CPAM, sans aucune considération pour la pratique réelle.

Dans ce contexte de mensonge et de manipulation politique des chiffres, des médecins dénoncent leur condition de « délinquant statistique potentiel » au regard des directives musclées de contrôle auxquelles ils peuvent demain tous être soumis, pour avoir simplement fait leur travail. Ils alertent leurs patients et leurs confrères sur la nouvelle gestion assurantielle de la « Sécurité Sociale » et demandent qu’un audit soit effectué sur les chiffres avancés par la CNAM. Dans ces conditions de manipulation politique des chiffres, ils refusent que le médecin chargé du contrôle décide seul de la pertinence ou non d’un arrêt de travail sur des critères arbitraires.

Contacts presse :

Dr Jérémie Caudin : 06 83 01 31 46 JeremieCaudin@aol.com

Dr Christian Lehmann : 01 39 65 34 54 – 06 86 88 30 68 drclehmann@aol.com

http://www.petitionduweb.com/manifeste_des_49_delinquants_statistiques-4218.html

Liste des 49 premiers signataires


Nom Prénom Code postal Commune
CAUDIN Jérémie 62200 Boulogne sur mer
CHARBONNEL Pascal 91490 LES ULIS
LEHMANN Christian 78300 POISSY
LEMOINE Thierry 50680 Cerisy la Forêt
MARLEIN Jacques 02460 LA FERTE MILON
REVEYRON Guillemette 01400 CHATILLON SUR CHALARONNE
LAMY Pascal 56750 DAMGAN
HAMON Jean-paul 92140 CLAMART
GARRIGOU-GRANDCHAMP Marcel 69003 LYON
PERTUET Stéphane 76360 BARENTIN
GELBARD Sophie 91490 ONCY SUR ECOLE
MOLIMARD François 18000 BOURGES
BORNSZTEIN Nicole 91000 EVRY
CORRATGE Pierre 66000 PERPIGNAN
BRONNER Claude 67200 STRABSOURG
MARGARITORA Jean 06200 NICE
SAADA Raoul 91790 BOISSY SOUS SAINT YON
PETIT Olivier 69210 SAIN BEL
MAUBOUSSIN Philippe 27930 NORMANVILLE
DELAMARE Georges 41000 BLOIS
DORMARD Catherine 91940 LES ULIS
DREUX Dominique 91430 IGNY
KERLEAU Michel 22860 PLOURIVO
LIHRMANN Dominique 68040 INGERSHEIM
CHILLI Christian 83111 AMPUS
CLOUET JEAN LOUIS 44840 LES SORINIERES
LE HETET François 35130 LA GUERCHE DE BRETAGNE
MATHIEU Jean-Michel 37360 SEMBLANCAY
GARNIER Sabine 22710 PENVENAN
NEVIANS Pierre 62280 SAINT MARTIN
JUIGNER François 91150 MORIGNY CHAMPIGNY
GE Patrick 53200 AZE
ENRIONNE-THORRAND Jean-Pierre 38000 GRENOBLE
FOESSER Fabien 67380 LINGOLSHEIM
DE SAUSSURE Jean-Bénédict 28110 LUCE
ROBARDET Olivier 57525 TALANGE
ROUILLIER Jacques 35350 SAINT COULOMB
GRANGE Jean-Claude 78200 MANTES LA JOLIE
MAZIERES Jacques 46340 SALVIAC
TARPIN Xavier 69530 BRIGNAIS
RAYNAL Benoît 60610 LA CROIX SAINT OUEN
ORFILA Emmanuel 69150 DECINES
HESS Marcel 92600 ASNIERES SUR SEINE
VERON Philippe 60170 TRACY LE MONT
GARNIER Jean-Pierre 84400 APT
MONDAN Marc 91660 ANGERVILLE
VOGT Patrick 68100 MULHOUSE
MARCIACQ Raymond 76000 ROUEN
CAZALIS Renaud 11300 LIMOUX

samedi 20 juin 2009

Des médecins en Corse...

La permanence des soins……régulièrement la presse se fait l’écho de cet enjeu de santé publique, donnant la parole à ceux qui n’y participent pas, pour vous expliquer pourquoi vous ne trouvez plus de médecin de garde.

Le corps médical a toujours participé bénévolement à cette permanence indispensable et obligatoire. En 2002, tandis que les médecins généralistes travaillent 70 heures par semaine, se pose le problème du repos compensatoire. En effet, après une nuit ou un week-end de garde, les médecins officient immédiatement dans leurs cabinets.

Une convention est donc signée entre la CNAM et les praticiens libéraux. Si le médecin de garde n’a pas de repos compensatoire, en revanche il bénéficie désormais d’une rémunération de 150 euros par astreinte, d’une revalorisation des actes et du volontariat. Il est mobilisable par l’entremise du SAMU. Son nom disparaît du bloc note de votre quotidien. La France est découpée en 2500 secteurs dont 14 pour la Corse du Sud.

Sans être le meilleur, ce système apporta des changements profonds dans la reconnaissance de la pénibilité des gardes, et dans la liberté de choix pour les médecins d’y participer ou non.

Après plusieurs années d’existence et de bon fonctionnement, le pouvoir politique a réalisé que ce qui n’avait jamais rien coûté, avait en réalité un prix. Celui de rémunérer des médecins libéraux dans le cadre d’une mission de service public. Pour réduire l’impact financier de cette prestation, la convention a été modifiée malgré les contestations et le rejet massif du corps médical.

1ere mesure, suppression de la garde de minuit à 8 heures, jugée superflue. Ainsi, 100 euros par nuit et par secteur sont économisés, soit 250 000 euros par jour. Chers patients, comme vous le savez, la maladie ne frappe jamais après minuit. C’est pourquoi il n’est plus permis au médecin de garde de vous prendre en charge, car considéré comme un gouffre financier. En revanche, entre 20 heures et minuit, il est maintenu dans ses fonctions, car jugé rentable, avec son astreinte de 50 euros!

2éme mesure, agrandissement des secteurs, permettant la réduction de leur nombre de 2500 à 2000 (pour la Corse du Sud passage de 14 à 4 secteurs, éventuellement 6 par dérogation !). Résultat, 25 000 euros d’économies supplémentaires par jour.

Au total 100 millions 375 mille euros économisés par an, mais combien de patients délaissés et oubliés volontairement ?

Quelle valeur à donc votre santé pour les députés et sénateurs grassement payés par vos impôts. Eux qui bénéficient de privilèges et n’ont pas hésité à voter une augmentation de 40% de leur propre rémunération, sans oublier les avantages multiples. Les mêmes députés et sénateurs qui viennent de voter une loi pour pénaliser les médecins libéraux qui refuseraient de quitter leur région pour une autre ou nom de la désertification.

La permanence des soins est-elle nécessaire ou pas ?

Si elle ne l’est pas, comme semble le prouver les mesures prises par les gouvernements successifs, supprimons la et cessons de blâmer le corps médical pour son désengagement.

A l’inverse, si elle est indispensable, accordons des moyens financiers aux médecins afin qu’ils se mobilisent autour d’une tache ingrate, éprouvante et souvent dangereuse.

Savez vous qu’un médecin libéral en mission de service public, officie avec son véhicule personnel ou dans son propre cabinet. En cas de problème il n’est couvert par aucune assurance et ne peut pas bénéficier du régime accident du travail.

Quelle autre profession accepte des conditions d’exercice aussi pitoyables ?

Au-delà de ce constat, la réalité est beaucoup plus inquiétante. La désertification médicale ne reflète pas un problème de numerus clausus ou de vieillissement, mais plutôt un désenchantement général, dans une profession :

- qui oublie de se soigner, en ne connaissant pas l’arrêt maladie, l’accident du travail, les congés maternité et autres jours enfant malade!

- dont l’espérance de vie n’atteint pas 73 ans quand les chiffres de nos patients ne cessent de croître et dépassent 85 ans et ou le taux de suicide est en constante augmentation!

- qui génère moins de 4 mille euros de salaire mensuel pour 70 heures par semaine, quand nos confrères salariés gagnent la même somme avec 35 heures. Alors que les généralistes français perçoivent les revenus les plus bas de l’OCDE, notre médecine se classe parmi les meilleures au monde !

- ou le conseil de l’ordre doit faire face à une nouvelle maladie : le surmenage des médecins !

- qui nécessite 9 années d’études universitaires, et qui organise sa formation continue obligatoire sur ses deniers et son temps de repos !

- une profession libérale sous haute surveillance non pas pour sa compétence, mais sur les dépenses qu’elle génère pour vous soigner, constamment menacée de répression, de pénalités financières et autres entraves à la pratique quotidienne.

- une profession libérale rendu coupable de la désertification médicale des communes, celles là mêmes abandonnées par un Etat démissionnaire.

- une profession libérale en voie de disparition, qui n’a de libérale que le nom, sans cesse culpabilisée au nom de la vocation et du : « vous avez choisi ce métier ! »

- une profession qui pourtant ne vous a jamais trahis.

Une telle profession n’attire pas les jeunes recrues ! Quitte à ne pas s’enrichir, autant céder aux sirènes du salariat, 35 heures, vie de famille, couverture sociale, congés payés et retraite. Pas d’investissement financier, pas de prise de risque. C’est le calcul que font plus de 60% des étudiants en médecine. Mais peut-on décemment le leur reprocher ! La vocation n’est plus à la mode et un système aussi méprisant ne fait rien pour les encourager.

La PDS ne représente finalement que la partie émergée de l’iceberg. Celle la plus visible d’une relation entre médecin et malade à un moment où l’inquiétude de l’isolement face à la souffrance apporte une touche dramatique.

A l’échelle régionale, Ajaccio, vallée de la Gravona, vallée du Prunelli et Rive Sud, soit 80 000 habitants, des propositions concrètes, adaptées, peu coûteuses et rapidement réalisables, ont été faites en octobre 2008 aux institutionnels.

Une vingtaine de médecins étaient prêts à réintégrer le tableau de garde, avec 2 cabinets d’astreintes aux moments stratégiques de la semaine, samedis dimanches et jours fériés de 8 heures à 20 heures. Réception des patients au cabinet du médecin sans visites à domicile. La tranche horaire de 20 heures à minuit est laissée aux bons soins de la régulation téléphonique libérale et au grand nombre de généralistes qui s’occupent de leurs patients durant cette période. Finalement, si la loi interdit l’usage du généraliste après minuit, pourquoi s’acharner sur lui avant minuit.

Les possibilités techniques relatives à ce projet et sa rentabilité ne peuvent être contestées. Bien que moins coûteux et plus efficace, il a été rejeté. Les institutionnels préfèrent pérenniser un système qui ne fonctionne plus et qui coûte 110 000 euros par an, au détriment d’un système chiffré à 94 000 euros annuels répondant réellement à vos besoins!

De nombreuses réunions ont été organisées avec la Préfecture, le Conseil de l’Ordre des médecins, la Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales, et l’Union Régionale des Caisses d’Assurance Maladie, depuis janvier 2008 pour en arriver à cette fin de non recevoir.

Les politiques veulent une prestation de service peu coûteuse, quotidienne, sur des tranches horaires qui les intéressent, sans assurances ni couvertures pour les médecins, sur un territoire de plus en plus vaste (4 médecins de garde pour toute la Corse du Sud !)

Les généralistes ne veulent plus être pris pour des idiots ni tenus pour responsable d’une situation qu’ils n’ont pas choisie. Notre seule préoccupation reste votre santé, mais nous ne pouvons nous substituer aux manquements de l’Etat.

Le dialogue semble impossible entre ceux dont la seule obsession est de dépenser moins, et des médecins dont le seul objectif est de vous soigner mieux. Pourtant des solutions existent :

- réforme avec des incitations fiscales à l’image de ce qui se pratique pour les entreprises.

- création de postes salariés (sous forme de praticien attaché au service public) pour les médecins participants aux gardes également.

- investissement des collectivités et de leurs élus dans les secteurs ruraux pour financer de manière cohérente et attractive la permanence des soins.

Malheureusement le mot d’ordre face aux requêtes des médecins reste le mépris, la réponse aux problèmes : la maîtrise comptable. Une triste conclusion : le grand perdant c’est vous.


lundi 8 juin 2009

Encore un médecin réquisitionné au tribunal

Objet : un médecin devant les tribunaux pour refus de réquisition !!!

Xavier Tarpin
membre d'union généraliste est convoqué au tribunal pour refus de réquisition préfectorale
les médecins généralistes sont en voie de disparition mais le préfet voudrait les faire travailler jour et nuit au mépris de leur sécurité et de la sécurité de leurs patients .
le combat dure depuis 2001.

le taux de burn out n'a jamais été aussi important chez les généralistes le taux de suicide chez les généralistes est de 2,6 fois plus nombreux que dans la population générale.
cette année 9 médecins diplômés sur cent se sont installés en libéral
pendant ce temps là la ministre à mi- temps déclare devant le sénat que les généralistes ne sont pas malheureux et laisse la justice poursuivre l'un d'entre eux avant sans doute d'entonner le couplet bien connu de l'indépendance de la justice française .

lyon
tribunal 67 rue serviant

à 14H mardi 9 juin
contact guillemette reveyron
06 78 89 34 24

xavier tarpin
0635905189

Jean-Paul Hamon
Co-Président Union Généraliste
171 avenue Jean Jaurès
92140 Clamart
0146 42 00 67
06 60 62 00 67

vendredi 5 juin 2009

L'autre discours de notre ministre

M. François Autain. - Il est dommage que M. Vasselle retire systématiquement des
amendements qui enrichissent le débat.
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre. - Ils enrichiraient surtout les médecins...
M. François Autain. - La vie conventionnelle est déjà moribonde, et vous ne faites rien,
madame la ministre, pour la ranimer. La proposition de M. Vasselle concernait des
médecins qui, pour la plupart d'entre eux, ne pratiquent pas de dépassements
d'honoraires. Pour toute récompense, ils se voient refuser une augmentation du tarif
conventionnel.
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre. - Ils ne sont pas malheureux.


Mme la ministre ,

Je viens de lire le dernier rapport sur la discussion en cours au sénat et les bras m'en tombent ( offrir le même traitement aux généralistes et aux spécialiste "enrichirait surtout les médecins"dites vous en répondant au sénateur Autain) je suis très en colère contre vous et ceux que vous représentez.

Le mépris dans lequel vous tenez la médecine générale et les médecins généralistes n'a pas de nom et je suppose qu'il traduit celui de notre gouvernement, de votre parti et de notre président à leurs égards. 

Les médecins généralistes ne demandent pas l'aumône ils demandent simplement les moyens de travailler et de développer leur outil de travail, ils demandent une égalité de traitement avec les autres spécialités médicales a commencer par une égalité de rémunération de l'acte de consultation. Je dis bien :" a commencer" , car pour être à égalité il faudrait également les mêmes moyens pour l'enseignement, les mêmes moyens pour la formation, les mêmes droits et les mêmes devoirs pour l'exercice de la profession...ect. Quand ils réclament cela ce n'est pas pour augmenter leur BNC mais leur chiffre d'affaire afin de pouvoir comme toute entreprise investir pour atteindre l'excellence et offrir le meilleur à ceux qui font appel à leur savoir.

Pour la majorité des français le médecin généraliste est le premier et le seul recours de proximité, contrairement à ce que vous laissez croire ils prennent en charge les plus pauvres (99,92% des consultations des généralistes dans ma région sont faites au tarif conventionnel sans dépassement) en vous attaquant à eux c'est à leurs patient que vous vous en prenez. En refusant de leur donner les moyens de travailler vous refuser de donner les moyens de se soigner à leurs patients les plus fragiles.

Les propositions que vous faite pour régler le problème de la démographie médicale et l'accès au soins des Français vivant loin des centres urbains ou dans des zones dites difficiles ne sont que des emplâtres technocratiques, démagogiques et populistes sur une jambe de bois. 

Les généralistes ont besoin de vraies mesures pour leur permettre de faire face dans 5 ans à la perte de 30% de leurs effectifs, ils ont besoin tout comme leurs confrères spécialistes d'organe ou leurs confrères hospitaliers d'avoir les moyens financiers d'embaucher des secrétaires pour gérer non seulement les dossiers de leur patients et leur parcours de soins mais aussi toutes les paperasseries que quelques bureaucrates salariés inventent entre deux pauses café dans vos services et ceux des caisses d'assurance maladie. Ils ont besoin comme les autres de moyens financiers pour moderniser leur outil de travail ( peut être pas tant que les centres hospitaliers qui ornent leurs façades de murs de verres et de sol en marbre mais un peu quand même). 

"ils ne sont pas malheureux" ajoutez vous quelques minutes plus tard en répondant à M. Autain qui vous rappelle le rôle et les responsabilités sociales que prennent les médecins généralistes auprès des plus démunis. Non ils ne sont pas malheureux vous avez raison ils ont seulement un taux de suicide double de celui de la population française, 14% soit 19 par jour. Ce n'est pas qu'ils soient malheureux  vous avez raison, c'est qu'ils sont burn-outé dit on. Combien seront ils dans 6 ans les burn outés incapables, parce que sans moyens, d'assurer leurs fonctions grâce à vous. Mais je vous rassure vous n'aurez pas mon burn out et encore moins ma TS sur la conscience j'aurais décroché ma plaque bien avant comme beaucoup de mes confrères je partirais vers un plus confortable travail salarié.

Je m'arrête là avant d'aller trop loin a cause ma colère (j'allais vous parler des revenus des pharmaciens ou des sportifs...), je retourne vers mes patients pour soulager leur maux pendant que j'en ai encore les moyens.

Je me rends compte en écrivant ces mots combien j'aime ce métier que vos choix politiques vont détruire. 

Réflexion faite si vous me permettez un conseil, je me dis que si vous voulez sauvez la médecine générale et l'accès aux soins pour ceux qui n'auront pas les moyens d'aller dans les hôpitaux ou voir les spécialistes d'organe je me demande si le mieux ne serait pas finalement que vous ne vous en occupiez pas.


Veuillez agréer Madame la ministre ma plus grande désespérance

JM MATHIEU
Médecin de campagne
Médecin généraliste enseignant 

PS: je me tiens à votre disposition  (une fois ma colère redescendue) pour vous faire découvrir la vraie vie et les vrais besoins des médecins de proximité.